La 16ᵉ Conférence des Parties (COP16) à la Convention sur la diversité biologique s’est achevée le 1ᵉʳ novembre 2024 à Cali, en Colombie. Koncilio fait le bilan.
Cette COP a réuni près de 200 pays pour évaluer les progrès réalisés depuis l’adoption du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal en 2022 et pour discuter des mesures nécessaires à la préservation de la biodiversité mondiale.
Objectifs et attentes de la COP16
La COP16 visait principalement à :
Finaliser les mécanismes de mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité, notamment en définissant des indicateurs de suivi et en établissant des modalités pour l’organisation du bilan mondial prévu en 2026.
Mobiliser les financements nécessaires pour atteindre les objectifs fixés, avec un accent sur l’augmentation des financements internationaux en faveur des pays en développement, estimés à 30 milliards de dollars par an d’ici 2030.
Établir un mécanisme de partage des avantages liés à l’utilisation des informations de séquençage numérique (DSI) des ressources génétiques, garantissant un accès équitable et une sécurité juridique pour les utilisateurs.
Avancées notables
Malgré des discussions complexes, plusieurs avancées ont été réalisées :
Création d’un organe permanent pour les peuples autochtones et les communautés locales : Pour la première fois dans l’histoire des conventions des Nations unies sur l’environnement, un groupe permanent a été établi pour représenter les intérêts des peuples autochtones et des communautés locales dans les décisions relatives à la conservation de la nature.
Accord sur le partage des avantages liés aux DSI : Les pays ont convenu de la mise en place d’un fonds multilatéral alimenté par les entreprises utilisant des données génétiques numérisées de plantes ou d’animaux provenant des pays en développement. Ce mécanisme vise à assurer une répartition équitable des bénéfices tirés de l’utilisation de ces ressources.
Défis et points de blocage
Malgré ces avancées, plusieurs défis majeurs ont entravé les discussions :
Absence d’accord sur le financement : les négociations sur le financement des objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité n’ont pas abouti. Les pays développés ont montré une réticence à fournir des fonds suffisants, ce qui a conduit à une impasse dans la mobilisation des 200 milliards de dollars annuels nécessaires d’ici 2030.
Manque de plans nationaux détaillés : à la veille de la COP16, moins de 15 % des pays avaient soumis des plans détaillés pour atteindre les objectifs fixés, et des nations clés comme l’Australie, l’Inde et le Brésil n’avaient pas encore présenté leurs stratégies nationales.
Désaccords sur la gouvernance des financements : les discussions ont révélé des divergences sur la gestion des financements internationaux pour la biodiversité, les pays en développement appelant à la création d’un nouveau fonds reflétant mieux les priorités de toutes les nations.
Perspectives et prochaines étapes
La COP16 a mis en évidence la nécessité d’une action renforcée et coordonnée pour inverser la perte de biodiversité. Les avancées réalisées, bien que significatives, doivent être consolidées par des engagements financiers concrets et une mise en œuvre rigoureuse des plans nationaux. La prochaine conférence, prévue en 2025 en Arménie, sera l’occasion de réévaluer les progrès et de renforcer les efforts pour atteindre les objectifs ambitieux fixés pour 2030.
