Cet événement, qui se déroule du 21 octobre au 1er novembre 2024, marque un moment clé dans la mise en œuvre de l’accord-cadre de Kunming-Montréal adopté lors de la COP15 en 2022.
La COP16 sur la biodiversité, qui s’ouvre aujourd’hui à Cali, en Colombie, revêt une importance capitale dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité mondiale. Trois enjeux majeurs structurent les discussions de cette conférence : l’évaluation des progrès réalisés, la mobilisation des financements, et le partage des avantages liés aux informations de séquençage numérique des ressources génétiques.
L'évaluation de la mise en œuvre du cadre Kunming-Montréal
L’un des objectifs centraux de cette COP16 est de faire le point sur l’état d’avancement des engagements pris en 2022, notamment la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Les pays doivent démontrer comment leurs stratégies nationales s’alignent sur ces objectifs via leurs Plans d’Action pour la Biodiversité (NBSAPs). La COP16 mettra en place un cadre de suivi plus détaillé pour évaluer les progrès. Le premier bilan mondial est prévu pour 2026, mais déjà lors de cette session, les indicateurs clés et les modalités de suivi seront affinés.
La mobilisation des financements pour la biodiversité
Les financements jouent un rôle déterminant dans la réussite de cet effort mondial. Lors de la COP15, un objectif ambitieux de 200 milliards de dollars par an a été fixé, avec une part importante provenant du secteur privé et des pays développés. À la COP16, les discussions aborderont la création potentielle d’un nouveau fonds dédié ou la consolidation du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité. La question de l’accès des pays en développement à ces financements est également primordiale pour combler le déficit de ressources actuelles.
Le partage des avantages liés aux ressources génétiques numériques
Un autre enjeu clé de la COP16 est le mécanisme multilatéral de partage des avantages provenant de l’utilisation des séquences numériques des ressources génétiques. Ce sujet est particulièrement important pour garantir un accès équitable aux données génétiques et pour renforcer la sécurité juridique dans leur utilisation, tout en assurant un accès libre à la recherche. Les discussions viseront à clarifier comment ces bénéfices pourront être redistribués équitablement .
Les solutions fondées sur la nature et le rôle du secteur privé
En parallèle, les solutions fondées sur la nature (SfN) seront un thème majeur des débats. Ces solutions, qui visent à protéger et restaurer les écosystèmes tout en atténuant le changement climatique, peuvent contribuer à un tiers des réductions d’émissions nécessaires pour limiter le réchauffement à 2°C d’ici 2030. Toutefois, les investissements actuels dans ces solutions restent largement insuffisants, en particulier du côté du secteur privé. Renforcer les financements dans ces initiatives est crucial pour atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale.